Article un peu technique pour les béotiens, surtout que je l'ai écrit en anglais (hop, j'ai perdu tous mes lecteurs), mais ce peut être intéressant pour ceux qui s'interrogent sur l'histoire du peuplement de l'Europe de l'Ouest, et plus particulièrement de la péninsule ibérique et de la France du Sud-Ouest. J'entends résumer où nous en sommes en fait.
J'y résume grosso-modo tout ce que l'on peut dire en l'état des outils actuels sur la génétique des populations des régions susmentionnées.
Mes propres résultats, sur l'ensemble de mon génome, en proportions d'affinité avec de grands ensembles, sont les suivants :
1 Atlantic_Baltic 73.55
2 Southern 23.88
3 Caucasus_Gedrosia 2.57
Pour résumer grossièrement :
Atlantic_Baltic : Paléolithique supérieur (chasseurs-cueilleurs : maximum chez les Asturiens du Mésolithique)
Southern : Néolithique (agriculteurs : maximum chez les populations palestiniennes)
Caucasus : Âge de Bronze (Indo-Européens : maximum dans le Caucase)
Je suis donc la résultante de 3 vagues migratoires en Europe de l'Ouest, comme tous les Européens : le vieux fonds paléolithique (73%), l'apport moyen-oriental des agriculteurs (24%) et le reste (moins de 3%) les Indo-Européens, sachant que chaque vague migratoire était elle-même métissée, il faudrait donc pondérer les composantes (les barycentres !) mais passons, ce serait trop compliqué à élaborer des modèles mathématiques et je vais perdre tout le monde.
Prenons à titre de comparaison un échantillon de Basques français :
1 Atlantic_Baltic 74.40
2 Southern 24.60
3 Caucasus_Gedrosia 0.60
La différence avec mes résultats, c'est l'apport caucasien quasi négligeable chez les Basques, le reste est sensiblement similaire.
Prenons un échantillon de Français (Lyon) : "Français" ne signifie pas grand chose tant la France est diverse, mais soit.
1 Atlantic_Baltic 69.50
2 Southern 18.50
3 Caucasus_Gedrosia 10.80
Les résultats sont assez différents : le ratio Atlantic/Southern est plus important (les Français de la vallée du Rhône ont donc marginalement moins été soumis aux migrations des agriculteurs du Moyen-Orient). Par contre, le pourcentage d'influence caucasienne est très important, 10% de la variation génétique : les migrations celtiques ultérieures ont donc laissé une trace non-négligeable.
Dans l'article, je continue l'analyse d'autres populations : les Cantabres, les Aragonais, les Catalans. A chaque fois des différences, la plus notable est souvent dans l'apport caucasien que j'assimile aux migrations indo-européennes.
Chaque population européenne est donc le fruit d'une balance entre ces 3 éléments correspondant grosso-modo à 3 vagues migratoires, avec parfois d'autres apports (par exemple, un apport nord-africain en Sicile ou certaines parties de l'Ibérie). Si vous êtes intéressé par des résultats pour une population donnée, me le demander, je les fournirai s'ils existent.
Les outils informatiques permettent également désormais de développer des algorithmes qui permettent d'induire de quelle population l'on se trouve le plus proche.
Mes résultats ne sont guère intéressants, toute personne qui connait ses origines n'aura pas de grandes surprises. Les voici cependant :
1 Pais_Vasco @ 1.983
2 French_Basque @ 2.307
3 Cantabria @ 7.640
4 Aragon @ 8.369
5 French @ 9.158
6 Cataluna @ 9.231
7 Spanish @ 10.120
8 Valencia @ 10.268
9 French @ 10.682
10 Spaniards
Sans surprise, d'abord les Basques (les Gascons, dont les Béarnais, sont des Basques romanisés), puis les Cantabres, les Aragonais, les Français et les Catalans.
On peut forcer l'algorithme pour qu'il nous donne des hypothèses sur des mélanges de population. Par exemple, si l'on doit deviner mes deux parents.
1 50% Pais_Vasco +50% Pais_Vasco @ 1.983
2 50% French_Basque +50% Pais_Vasco @ 2.140
3 50% French_Basque +50% French_Basque @ 2.307
4 50% French_Basque +50% Cantabria @ 3.391
5 50% Pais_Vasco +50% Cantabria @ 3.467
6 50% French +50% French_Basque @ 3.469
7 50% French +50% Pais_Vasco @ 3.667
8 50% French_Basque +50% Aragon @ 3.827
9 50% French_Basque +50% Cataluna @ 3.874
10 50% Aragon +50% Pais_Vasco
Les résultats sont une fois de plus sans grand intérêt dans mon cas : la première approximation est celle de deux Basques espagnols, puis d'autres métissages locaux "Basque + Cantabre", "Français + Basque", ...
Vous pouvez lire dans l'article les résultats virtuels si l'on demande à l'algorithme de nous donner l'approximation sur 4 personnes. Rien de nouveau.
Dans tous les cas, ce n'est que la confirmation désormais banale que les Pyrénées n'ont jamais été une frontière puisque quelqu'un comme moi, né au Nord des Pyrénées, partage plus avec les populations juste au Sud qu'avec les autres Français (du moins, ceux de la vallée du Rhône).
Si vous êtes intéressé par ces découvertes, et que vous voulez faire partie du projet, contactez-moi ! Si mes finances me le permettent et que votre profil généalogique est intéressant, je peux même m'engager à participer financièrement, même si je dois bien confesser être plus intéressé par des vieux qui n'auraient pas beaucoup bougé de chez eux, les résultats sont bien évidemment plus révélateurs pour induire les mouvements de population.