Une farce gigantesque.
I - En France :
A) Quelques constats :
- Pays-de-la-Loire, région-bâtarde, sans aucune voie naturelle, reste intacte pour ne pas froisser Auxiette. Une décision d'appareil, le président agit encore en premier secrétaire du PS. Poitiers perd une nouvelle fois l'occasion de retrouver sa façade maritime vendéenne et reste une ville brimée, à laquelle on refuse un développement de métropole d'appoint entre Nantes et Bordeaux.
- Parallèlement, on maintient la Bretagne moignon à 4 départements, alors même que Troadec des "Bonnets Rouges" s'avère être la première force bretonne dans l'intérieur, et ne va cesser de monter dans les années à venir. Sous-estimation totale de la force du mouvement breton et de l'importante de la revendication B5. Clash en vue.
- Nord-Pas-de-Calais, maintenu, malgré les synergies avec la Picardie, dont il aurait seulement suffi de détacher l'Oise qui est francilienne. On se demande si les gens qui pondent ces cartes ont visité ce pays, le connaissent autrement que par les autoroutes et les aéroports.
- L'Auvergne accolée à Rhône-Alpes, alors qu'il n'y a aucune voie naturelle entre les deux ensembles, qu'il n'y a même pas une autoroute encore entre Lyon et Clermont, Quant au pauvre Limousin, il est l'incarnation du peu d'affect de son ancien représentant à son endroit, qui bascule dans la journée en Aquitaine, puis maintenant une immense région Centre complètement baroque. Un no man's land, une sorte de Castille-la-Manche française.
- La fusion Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon n'a aucun sens si l'Aquitaine reste seule à 5 départements. C'est un déséquilibre hallucinant dans le Sud-Ouest.
B) Quelques conséquences politiques
Bien évidemment, le président va ménager des portes de sortie, en parlant de départements qui éventuellement pourront changer de région. Mais on imagine mal Nantes, par exemple, qui a conservé au forceps ses Pays-de-la-Loire (ou plutôt le PS ligérien), rejoindre la Bretagne. On imagine mal tout court un département prenant pareille initiative, ne serait-ce que parce que juridiquement, on ne sait pas faire. Référendum local ?
En tout état de cause, la précipitation de François Hollande se paiera cher, il a escamoté un débat nécessaire sur l'organisation territoriale (agglomérations, pays, intercommunalités, qui fait quoi ?) qui méritait des années, dans le seul but d'arriver en 2017 devant les Français avec une réforme. Il a opéré des arbitrages sur un coin de table après un déjeuner, au détriment de tout ce en quoi son parti croyait (la décentralisation a fait des collectivités des personnes en droit), dans le seul but de faire état de volontarisme après 2 années d'immobilisme.
Électeur en 2012 de François Hollande, je pense que cet homme s'est lourdement décrédibilisé pour la fonction qu'il exerce, il est inconcevable que dans un grand pays occidental, une question aussi primordiale que l'aménagement du territoire se règle de la sorte, avec si peu de cohérence dans le discours, avec si peu de concertation, sans même des études prospectives sur les économies réalisées. Là, je crois qu'on arrive au bout du système Hollande, il ne peut plus gouverner.
II - Plus précisément, dans le Sud-Ouest :
Bordeaux et Toulouse sont clairement les ennemies d'un projet naturel et cohérent (fusion d'Aquitaine et Midi-Pyrénées plus quelques ajustements).
La solution, c'est métropoliser ces deux entités : accepter qu'elles ont développé leur propre univers, qu'elles rayonnent au-delà de leurs anciennes limites traditionnelles. Bref, en faire des villes-État, comme en Allemagne, avec lesquelles les entités aux alentours négocieraient des accords, notamment en termes d'infrastructures. C'est le cas de Bruxelles en Belgique en somme.
Les ambitions désuètes et ridicules de Bordeaux et Toulouse seraient pleinement satisfaites en leur conférant une indépendance, via une collectivité sui generis. Les autres villes d'Aquitaine et Midi-Pyrénées pourraient enfin renouer des contacts autour de la vallée de la Garonne.
Il faut ajouter que la métropolisation sur des frontières d'agglo permettraient d'éviter l'effroyable étalement urbain à l’œuvre à Bordeaux et Toulouse, qui s'étendent démesurément dans leur campagne environnante à plus de 50km parfois, ce qui rend la gestion des transports impossible, toute réflexion sur l'aménagement urbain difficile, et est à la source d'une sociologie politique naissante (le FN, c'est aussi la civilisation périurbaine qui dépense ses revenus en essence et a rêvé de l'accession à la propriété en lotissement loin des centre-villes). Cela passe par une redensification des villes en question.
Bref, le problème, ce sont bien nos métropoles. En faisant de même pour Nantes, on règlerait de la sorte de la problème breton.
I - En France :
A) Quelques constats :
- Pays-de-la-Loire, région-bâtarde, sans aucune voie naturelle, reste intacte pour ne pas froisser Auxiette. Une décision d'appareil, le président agit encore en premier secrétaire du PS. Poitiers perd une nouvelle fois l'occasion de retrouver sa façade maritime vendéenne et reste une ville brimée, à laquelle on refuse un développement de métropole d'appoint entre Nantes et Bordeaux.
- Parallèlement, on maintient la Bretagne moignon à 4 départements, alors même que Troadec des "Bonnets Rouges" s'avère être la première force bretonne dans l'intérieur, et ne va cesser de monter dans les années à venir. Sous-estimation totale de la force du mouvement breton et de l'importante de la revendication B5. Clash en vue.
- Nord-Pas-de-Calais, maintenu, malgré les synergies avec la Picardie, dont il aurait seulement suffi de détacher l'Oise qui est francilienne. On se demande si les gens qui pondent ces cartes ont visité ce pays, le connaissent autrement que par les autoroutes et les aéroports.
- L'Auvergne accolée à Rhône-Alpes, alors qu'il n'y a aucune voie naturelle entre les deux ensembles, qu'il n'y a même pas une autoroute encore entre Lyon et Clermont, Quant au pauvre Limousin, il est l'incarnation du peu d'affect de son ancien représentant à son endroit, qui bascule dans la journée en Aquitaine, puis maintenant une immense région Centre complètement baroque. Un no man's land, une sorte de Castille-la-Manche française.
- La fusion Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon n'a aucun sens si l'Aquitaine reste seule à 5 départements. C'est un déséquilibre hallucinant dans le Sud-Ouest.
B) Quelques conséquences politiques
Bien évidemment, le président va ménager des portes de sortie, en parlant de départements qui éventuellement pourront changer de région. Mais on imagine mal Nantes, par exemple, qui a conservé au forceps ses Pays-de-la-Loire (ou plutôt le PS ligérien), rejoindre la Bretagne. On imagine mal tout court un département prenant pareille initiative, ne serait-ce que parce que juridiquement, on ne sait pas faire. Référendum local ?
En tout état de cause, la précipitation de François Hollande se paiera cher, il a escamoté un débat nécessaire sur l'organisation territoriale (agglomérations, pays, intercommunalités, qui fait quoi ?) qui méritait des années, dans le seul but d'arriver en 2017 devant les Français avec une réforme. Il a opéré des arbitrages sur un coin de table après un déjeuner, au détriment de tout ce en quoi son parti croyait (la décentralisation a fait des collectivités des personnes en droit), dans le seul but de faire état de volontarisme après 2 années d'immobilisme.
Électeur en 2012 de François Hollande, je pense que cet homme s'est lourdement décrédibilisé pour la fonction qu'il exerce, il est inconcevable que dans un grand pays occidental, une question aussi primordiale que l'aménagement du territoire se règle de la sorte, avec si peu de cohérence dans le discours, avec si peu de concertation, sans même des études prospectives sur les économies réalisées. Là, je crois qu'on arrive au bout du système Hollande, il ne peut plus gouverner.
II - Plus précisément, dans le Sud-Ouest :
Bordeaux et Toulouse sont clairement les ennemies d'un projet naturel et cohérent (fusion d'Aquitaine et Midi-Pyrénées plus quelques ajustements).
La solution, c'est métropoliser ces deux entités : accepter qu'elles ont développé leur propre univers, qu'elles rayonnent au-delà de leurs anciennes limites traditionnelles. Bref, en faire des villes-État, comme en Allemagne, avec lesquelles les entités aux alentours négocieraient des accords, notamment en termes d'infrastructures. C'est le cas de Bruxelles en Belgique en somme.
Les ambitions désuètes et ridicules de Bordeaux et Toulouse seraient pleinement satisfaites en leur conférant une indépendance, via une collectivité sui generis. Les autres villes d'Aquitaine et Midi-Pyrénées pourraient enfin renouer des contacts autour de la vallée de la Garonne.
Il faut ajouter que la métropolisation sur des frontières d'agglo permettraient d'éviter l'effroyable étalement urbain à l’œuvre à Bordeaux et Toulouse, qui s'étendent démesurément dans leur campagne environnante à plus de 50km parfois, ce qui rend la gestion des transports impossible, toute réflexion sur l'aménagement urbain difficile, et est à la source d'une sociologie politique naissante (le FN, c'est aussi la civilisation périurbaine qui dépense ses revenus en essence et a rêvé de l'accession à la propriété en lotissement loin des centre-villes). Cela passe par une redensification des villes en question.
Bref, le problème, ce sont bien nos métropoles. En faisant de même pour Nantes, on règlerait de la sorte de la problème breton.