Ceux qui me connaissent savent mon attrait pour la question des origines des peuples. Et plus précisément, charité bien ordonnée commençant par soi-même, celle de mes origines. Aussi longtemps que je me souvienne, j'ai questionné qui j'étais, d'où je venais, via la patronymie, la toponymie, la généalogie. Aujourd'hui, plus de deux décennies après le déclenchement de cette maladie obsessionnelle, je suis en mesure de mettre des mots techniques sur une réalité difficilement palpable. La génétique ! Et je ne suis pas fou !
J'ai ainsi récemment profité d'une ristourne pour acheter le kit génétique de la compagnie californienne 23andme. Les résultats sont tombés après quelques semaines d'attente, d'angoisse aussi, car il n'existe rien de plus oppressant que le déterminisme scientifique. Du point de vue de la santé, il n'y a rien à dire : l'entreprise américaine a parfaitement détecté les maladies "familiales". Au fond, cela se résume à un conseil bien évident : il faut éviter la vie de patachon. Ce qui m'intéresse le plus relève de sur quoi aucun d'entre nous n'a prise : le passé ancestral.
Avant toute chose, voici un aperçu rapide de mon "pedigree", afin de mettre en balance les résultats avec le cobaye testé :
- Côté paternel :
Grand-père : Bigourdan des enclaves mais le patronyme est de l'Entre-Deux-Gaves en Béarn (probable migration vers 1800 que je ne parviens pas à prouver via les bases généalogiques). Mariages entre familles béarnaises de Saubole et bigourdanes des enclaves (Séron, Escaunets, ...)
Grand-mère : mère du Vic-Bilh (environs de Lembeye) avec ancêtres lointains en Rivière-Basse. Père issu en partie de familles protestantes de Salies-de-Béarn et de catholiques charnégous de Labastide-Villefranche, à la frontière avec le pays de Gramont (Basse-Navarre gasconophone).
- Côté maternel :
Grand-père : moitié-Morlaàs, moitié-Thèze.
Grand-mère : moitié-Morlaàs, moitié-Thèze. Je subodore qu'ils étaient cousins car les mêmes villages reviennent avec obsession. :)
------------------------------
Voici les résultats : pour comprendre les termes techniques, voyez les articles de Wikipedia anglophone qui sont bien faits.
Y-DNA haplogroup :
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C'est un haplogroupe de souche pyrénéenne, trouvé fréquemment chez les Basques et les Catalans (autrement dit chez les populations basco-ibères), qui s'est étendu par la suite à l'Europe entière après la période glaciaire. Il n'y a rien de surprenant à un tel résultat dans la mesure où la lignée paternelle est probablement située dans l'Entre-Deux-Gaves béarnais, région à la toponymie basque encore subrepticement présente. Voici plus précisément ce que la Wikipedia anglophone en dit :
mtDNA haplogroup :
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Haplogroupe très rare en France que l'on pense être issu du foyer franco-cantabrique de l'âge de Glace. Il a aujourd'hui son extension maximale chez les Lappons du fait du repeuplement de l'Europe après l'âge glaciaire. Dans la mesure où j'envisage mal une rétro-migration, il y a fort à parier que la présence de cet haplogroupe au pied des Pyrénées représente un état initial avant sa dispersion lors du repeuplement de l'Europe, notamment du Nord. Une population réduite possédant cet haplogroupe aura été la source ancestrale d'une grande partie des Européens du Nord : en effet, plus les migrations sont récentes, moins la variété génétique est grande. Encore aujourd'hui, l'Afrique subsaharienne est génétiquement le continent le plus divers. Ce que Wiki en dit plus précisément :
Ancestry painting :
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Global similarity :
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Southern European : 67.94
Northern European : 67.88
NB : 23andme définit l'Europe du Sud comme étant l'Espagne, le Portugal, l'Italie, ... plus l'échantillon basque à leur disposition. La France dans son intégralité est par contre classée sous le label "Europe du Nord". On verra dans les cartes qui suivent l'artificialité de cette division.
Europlot :
Il s'agit de situer le génome des utilisateurs en fonction de populations de base dont dispose 23andme : c'est un bête algorithme mathématique. Je suis la flèche verte isolée entre l'échantillon basque et le gros des Européens. Les carrés verts représentent un échantillon d'Européens du Nord (les Français y sont donc inclus). En orange, les Européens du Sud (essentiellement des Italiens). Je suis grosso-modo en fait à un tiers de distance du groupe basque et 2/3 des Européens du Nord (si l'on excepte le carré vert un peu aberrant qui s'approche de moi à droite) tels que définis par 23andme. Ce qui signifie en termes triviaux que génétiquement, c'est des Basques que je suis le plus proche, loin devant les Européens du Nord, dont les Français.
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NE plot : En zoomant sur l'Europe du Nord, je n'apparais pas sur le graphique car en dehors de la variabilité nord-européenne ainsi définie.
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SE plot : En zoomant sur l'Europe du Sud, je n'apparais pas plus sur le graphique car en dehors de la variabilité sud-européenne ainsi définie.
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Je me retrouve donc sacrément isolé, n'ayant pas d'affinités étroites avec les Européens de base, qui au moins sur l'axe Est/Ouest des migrations sont tous situés à l'Est (apport néolithique ?). Plus l'on se situe à l'Ouest, plus l'on est en contact avec le foyer originel européen, représenté aujourd'hui par le peuple basque. C'est le fameux refuge "franco-cantabrien". Que déduire donc ? Je suis génétiquement "basque" mais différemment, dans une autre variabilité, probablement aquitaine, qui fait transition avec le gros des Européens. Il y a fort à parier que si 23andme disposait d'échantillons de populations sub-pyrénéennes comme les Haut-Aragonais, les Basques périphériques (Souletins, Roncalais, ...), les Gascons de manière générale et les Catalans, je me trouverais moins isolé et ces populations assureraient le continuum du graphique.
Fort heureusement, 23andme permet de partager avec les autres utilisateurs ses données génétiques. J'ai donc ajouté de nombreuses personnes qui affinent le graphique.
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Le graphe se décante quelque peu. Analysons les groupes les plus intéressants qui apparaissent :
- Le groupe "Portugal + Spain" est constitué de deux utilisateurs portugais, l'un du Nord, l'autre du Sud (ce qui prouve la grande homogénéité de ce pays) ainsi que d'Andalous et d'une Manchega. On remarque que le groupe ibérique se situe au Nord et à l'Ouest des Européens du Sud tels que définis par 23andme : c'est la confirmation que les habitants de la péninsule ibérique partagent des affinités plus fortes avec les peuplades de la façade atlantique qu'avec les Méditerranéens. Pour l'instant je n'ai pas compris quel était ce groupe de carrés verts "nord-européens" au SE des Ibères : il s'agirait d'échantillons provençaux selon certains, qui font donc continuum avec l'Italie.
- Le groupe des Français est très intéressant : du Nord au Sud, un utilisateur du Berry/Bourbonnais, un autre du Velay, enfin un autre du Dauphiné (dans sa partie occitanophone). On remarque donc que ces trois individus se situent approximativement au même endroit sur un axe Ouest/Est.
- Le groupe qui pour l'instant s'approche le plus de moi sur l'axe Ouest/Est est constitué d'Espagnols. Le groupe est composé d'un individu à moitié-aragonais, à moitié-valencien, d'un autre à moitié navarrais, à moitié galicien, enfin d'un habitant de Guadalajara ... qui s'avère être mon cousin au 4ème degré ! Ou bien je possède un ancêtre espagnol commun avec lui, ou bien l'un de mes cousins dans une branche quelconque aura migré en Espagne, schéma classique dans la France du Sud-Ouest. Dans le coin NE de ce groupe se trouve un individu catalan qui fait donc transition avec les Français.
- Enfin, notons l'individu dit "Half-Gascon". 23andme m'indique qu'il s'agit d'une Américaine dont la mère était béarnaise des environs de Salies-de-Béarn, nous cousinons donc par mes ancêtres dans cette région (elle se croyait d'origine basque !). Cette dame est également à 1/4 Corse et 1/4 Autrichienne, il n'en reste pas moins qu'elle est celle qui tend le plus vers moi des personnes rajoutées, du moins sur l'axe Ouest/Est.
Conclusion :
Dans l'attente d'autres résultats que je publierai, voici une conclusion partielle :
- 23andme ne m'a rien appris : je suis "génétiquement" ce que je suis "généalogiquement". Je suis "Gascon" (du Béarn) à savoir l'avatar moderne de l'ancienne ethnie aquitaine, dont tous les témoignages tendent à prouver qu'il s'agit de l'extension antique des Basques au Nord des Pyrénées, entre la Garonne, l'Océan et les Pyrénées. Je suis un Basco-aquitain latinisé.
- Mes haplogroupes sont très localisés et relativement rares et typés, ce qui confirme une occupation du sol très ancienne de la part de mes ancêtres, que l'on peut dater au minimum de l'âge de Glace.
- 23andme manque d'échantillons de référence dans des zones réduites géographiquement mais fascinantes génétiquement, à savoir les anciens pays de langue basque : La Rioja, le Haut-Aragon, la Gascogne, probablement le Languedoc pyrénéen. L'échantillon basque choisi est par ailleurs connu pour sa grande originalité du fait de l'endogamie propre à l'ancien monde : par conséquent, des originalités génétiques irréductibles se sont développées (cf les Sardes).
On voit fort bien que dès que l'on s'approche du foyer franco-cantabrien, les distances génétiques sont grandes alors que les distances géographiques ne le sont pas. Deux Portugais distants de 400km vont se trouver côte-à-côte sur le graphique alors que deux Basques seront plus éloignés, au moins sur l'axe Ouest/Est ! La variété génétique est plus grande dans le foyer originel de population de l'Europe alors que de nombreux Européens ne sont que les descendants de groupes réduits de colons partis après l'âge de Glace, donc génétiquement plus homogènes, et plus ou moins en contact avec les migrations néolithiques ultérieures en provenance du Proche-Orient.
A suivre !
J'ai ainsi récemment profité d'une ristourne pour acheter le kit génétique de la compagnie californienne 23andme. Les résultats sont tombés après quelques semaines d'attente, d'angoisse aussi, car il n'existe rien de plus oppressant que le déterminisme scientifique. Du point de vue de la santé, il n'y a rien à dire : l'entreprise américaine a parfaitement détecté les maladies "familiales". Au fond, cela se résume à un conseil bien évident : il faut éviter la vie de patachon. Ce qui m'intéresse le plus relève de sur quoi aucun d'entre nous n'a prise : le passé ancestral.
Avant toute chose, voici un aperçu rapide de mon "pedigree", afin de mettre en balance les résultats avec le cobaye testé :
- Côté paternel :
Grand-père : Bigourdan des enclaves mais le patronyme est de l'Entre-Deux-Gaves en Béarn (probable migration vers 1800 que je ne parviens pas à prouver via les bases généalogiques). Mariages entre familles béarnaises de Saubole et bigourdanes des enclaves (Séron, Escaunets, ...)
Grand-mère : mère du Vic-Bilh (environs de Lembeye) avec ancêtres lointains en Rivière-Basse. Père issu en partie de familles protestantes de Salies-de-Béarn et de catholiques charnégous de Labastide-Villefranche, à la frontière avec le pays de Gramont (Basse-Navarre gasconophone).
- Côté maternel :
Grand-père : moitié-Morlaàs, moitié-Thèze.
Grand-mère : moitié-Morlaàs, moitié-Thèze. Je subodore qu'ils étaient cousins car les mêmes villages reviennent avec obsession. :)
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Voici les résultats : pour comprendre les termes techniques, voyez les articles de Wikipedia anglophone qui sont bien faits.
Y-DNA haplogroup :

C'est un haplogroupe de souche pyrénéenne, trouvé fréquemment chez les Basques et les Catalans (autrement dit chez les populations basco-ibères), qui s'est étendu par la suite à l'Europe entière après la période glaciaire. Il n'y a rien de surprenant à un tel résultat dans la mesure où la lignée paternelle est probablement située dans l'Entre-Deux-Gaves béarnais, région à la toponymie basque encore subrepticement présente. Voici plus précisément ce que la Wikipedia anglophone en dit :
" This subclade is defined by the presence of the marker M167, also known as SRY2627. The first author to test for this marker (long before current haplogroup nomenclature existed) was Hurles in 1999, who tested 1158 men in various populations. He found it relatively common among Basques (13/117: 11%) and Catalans (7/32: 22%). Other occurrences were found among other Spanish, Béarnais, other French, British and Germans.
In 2000 Rosser et al., in a study which tested 3616 men in various populations also tested for that same marker, naming the haplogroup Hg22, and again it was found mainly among Basques (19%), in lower frequencies among French (5%), Bavarians (3%), Spanish (2%), Southern Portuguese (2%), and in single occurrences among Romanians, Slovenians, Dutch, Belgians and English.
In 2001 Bosch described this marker as H103, in 5 Basques and 5 Catalans. Further regional studies have located it in significant amounts in Asturias, Cantabria and Galicia, as well as again among Basques. Cases in the Azores and Latin America have also been reported. In 2008 two research papers by López-Parra and Adams, respectively, confirmed a strong association with all or most of the Pyrenees and Eastern Iberia. "
In 2000 Rosser et al., in a study which tested 3616 men in various populations also tested for that same marker, naming the haplogroup Hg22, and again it was found mainly among Basques (19%), in lower frequencies among French (5%), Bavarians (3%), Spanish (2%), Southern Portuguese (2%), and in single occurrences among Romanians, Slovenians, Dutch, Belgians and English.
In 2001 Bosch described this marker as H103, in 5 Basques and 5 Catalans. Further regional studies have located it in significant amounts in Asturias, Cantabria and Galicia, as well as again among Basques. Cases in the Azores and Latin America have also been reported. In 2008 two research papers by López-Parra and Adams, respectively, confirmed a strong association with all or most of the Pyrenees and Eastern Iberia. "
mtDNA haplogroup :

Haplogroupe très rare en France que l'on pense être issu du foyer franco-cantabrique de l'âge de Glace. Il a aujourd'hui son extension maximale chez les Lappons du fait du repeuplement de l'Europe après l'âge glaciaire. Dans la mesure où j'envisage mal une rétro-migration, il y a fort à parier que la présence de cet haplogroupe au pied des Pyrénées représente un état initial avant sa dispersion lors du repeuplement de l'Europe, notamment du Nord. Une population réduite possédant cet haplogroupe aura été la source ancestrale d'une grande partie des Européens du Nord : en effet, plus les migrations sont récentes, moins la variété génétique est grande. Encore aujourd'hui, l'Afrique subsaharienne est génétiquement le continent le plus divers. Ce que Wiki en dit plus précisément :
" Although a small proportion of the Haplogroup U (mtDNA) among the Sami falls into U4, the great majority is U5b. The percentage of total Sami mtDNA samples tested by Tambets and her colleagues which were U5b ranged from 56.8% in Nowegian Sami to 26.5% in Swedish Sami. Sami U5b falls into subclade U5b1b1. This subclade is present in the French, Croatian, Bosnian, Slovenian, Czech, Russian, Ukrainian, Polish, and Hungarian mtDNA pools and also in the Caucasus.
However 38% of the Sami U5b1b1 mtDNAs have haplotype so far exclusive to the Sami, containing a transition at np 16148. Alessandro Achilli and colleagues noted that the Sami and the Berbers share U5b1b, which they estimated at 9,000 years old, and argued that this provides evidence for a radiation of the haplogroup from the Franco-Cantabrian refuge area of southwestern Europe "
However 38% of the Sami U5b1b1 mtDNAs have haplotype so far exclusive to the Sami, containing a transition at np 16148. Alessandro Achilli and colleagues noted that the Sami and the Berbers share U5b1b, which they estimated at 9,000 years old, and argued that this provides evidence for a radiation of the haplogroup from the Franco-Cantabrian refuge area of southwestern Europe "
Ancestry painting :

Global similarity :

Southern European : 67.94
Northern European : 67.88
NB : 23andme définit l'Europe du Sud comme étant l'Espagne, le Portugal, l'Italie, ... plus l'échantillon basque à leur disposition. La France dans son intégralité est par contre classée sous le label "Europe du Nord". On verra dans les cartes qui suivent l'artificialité de cette division.
Europlot :
Il s'agit de situer le génome des utilisateurs en fonction de populations de base dont dispose 23andme : c'est un bête algorithme mathématique. Je suis la flèche verte isolée entre l'échantillon basque et le gros des Européens. Les carrés verts représentent un échantillon d'Européens du Nord (les Français y sont donc inclus). En orange, les Européens du Sud (essentiellement des Italiens). Je suis grosso-modo en fait à un tiers de distance du groupe basque et 2/3 des Européens du Nord (si l'on excepte le carré vert un peu aberrant qui s'approche de moi à droite) tels que définis par 23andme. Ce qui signifie en termes triviaux que génétiquement, c'est des Basques que je suis le plus proche, loin devant les Européens du Nord, dont les Français.

NE plot : En zoomant sur l'Europe du Nord, je n'apparais pas sur le graphique car en dehors de la variabilité nord-européenne ainsi définie.

SE plot : En zoomant sur l'Europe du Sud, je n'apparais pas plus sur le graphique car en dehors de la variabilité sud-européenne ainsi définie.

Je me retrouve donc sacrément isolé, n'ayant pas d'affinités étroites avec les Européens de base, qui au moins sur l'axe Est/Ouest des migrations sont tous situés à l'Est (apport néolithique ?). Plus l'on se situe à l'Ouest, plus l'on est en contact avec le foyer originel européen, représenté aujourd'hui par le peuple basque. C'est le fameux refuge "franco-cantabrien". Que déduire donc ? Je suis génétiquement "basque" mais différemment, dans une autre variabilité, probablement aquitaine, qui fait transition avec le gros des Européens. Il y a fort à parier que si 23andme disposait d'échantillons de populations sub-pyrénéennes comme les Haut-Aragonais, les Basques périphériques (Souletins, Roncalais, ...), les Gascons de manière générale et les Catalans, je me trouverais moins isolé et ces populations assureraient le continuum du graphique.
Fort heureusement, 23andme permet de partager avec les autres utilisateurs ses données génétiques. J'ai donc ajouté de nombreuses personnes qui affinent le graphique.

Le graphe se décante quelque peu. Analysons les groupes les plus intéressants qui apparaissent :
- Le groupe "Portugal + Spain" est constitué de deux utilisateurs portugais, l'un du Nord, l'autre du Sud (ce qui prouve la grande homogénéité de ce pays) ainsi que d'Andalous et d'une Manchega. On remarque que le groupe ibérique se situe au Nord et à l'Ouest des Européens du Sud tels que définis par 23andme : c'est la confirmation que les habitants de la péninsule ibérique partagent des affinités plus fortes avec les peuplades de la façade atlantique qu'avec les Méditerranéens. Pour l'instant je n'ai pas compris quel était ce groupe de carrés verts "nord-européens" au SE des Ibères : il s'agirait d'échantillons provençaux selon certains, qui font donc continuum avec l'Italie.
- Le groupe des Français est très intéressant : du Nord au Sud, un utilisateur du Berry/Bourbonnais, un autre du Velay, enfin un autre du Dauphiné (dans sa partie occitanophone). On remarque donc que ces trois individus se situent approximativement au même endroit sur un axe Ouest/Est.
- Le groupe qui pour l'instant s'approche le plus de moi sur l'axe Ouest/Est est constitué d'Espagnols. Le groupe est composé d'un individu à moitié-aragonais, à moitié-valencien, d'un autre à moitié navarrais, à moitié galicien, enfin d'un habitant de Guadalajara ... qui s'avère être mon cousin au 4ème degré ! Ou bien je possède un ancêtre espagnol commun avec lui, ou bien l'un de mes cousins dans une branche quelconque aura migré en Espagne, schéma classique dans la France du Sud-Ouest. Dans le coin NE de ce groupe se trouve un individu catalan qui fait donc transition avec les Français.
- Enfin, notons l'individu dit "Half-Gascon". 23andme m'indique qu'il s'agit d'une Américaine dont la mère était béarnaise des environs de Salies-de-Béarn, nous cousinons donc par mes ancêtres dans cette région (elle se croyait d'origine basque !). Cette dame est également à 1/4 Corse et 1/4 Autrichienne, il n'en reste pas moins qu'elle est celle qui tend le plus vers moi des personnes rajoutées, du moins sur l'axe Ouest/Est.
Conclusion :
Dans l'attente d'autres résultats que je publierai, voici une conclusion partielle :
- 23andme ne m'a rien appris : je suis "génétiquement" ce que je suis "généalogiquement". Je suis "Gascon" (du Béarn) à savoir l'avatar moderne de l'ancienne ethnie aquitaine, dont tous les témoignages tendent à prouver qu'il s'agit de l'extension antique des Basques au Nord des Pyrénées, entre la Garonne, l'Océan et les Pyrénées. Je suis un Basco-aquitain latinisé.
- Mes haplogroupes sont très localisés et relativement rares et typés, ce qui confirme une occupation du sol très ancienne de la part de mes ancêtres, que l'on peut dater au minimum de l'âge de Glace.
- 23andme manque d'échantillons de référence dans des zones réduites géographiquement mais fascinantes génétiquement, à savoir les anciens pays de langue basque : La Rioja, le Haut-Aragon, la Gascogne, probablement le Languedoc pyrénéen. L'échantillon basque choisi est par ailleurs connu pour sa grande originalité du fait de l'endogamie propre à l'ancien monde : par conséquent, des originalités génétiques irréductibles se sont développées (cf les Sardes).
On voit fort bien que dès que l'on s'approche du foyer franco-cantabrien, les distances génétiques sont grandes alors que les distances géographiques ne le sont pas. Deux Portugais distants de 400km vont se trouver côte-à-côte sur le graphique alors que deux Basques seront plus éloignés, au moins sur l'axe Ouest/Est ! La variété génétique est plus grande dans le foyer originel de population de l'Europe alors que de nombreux Européens ne sont que les descendants de groupes réduits de colons partis après l'âge de Glace, donc génétiquement plus homogènes, et plus ou moins en contact avec les migrations néolithiques ultérieures en provenance du Proche-Orient.
A suivre !